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Radio Solidarité (75)
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Radio créée à Paris à Paris par Bernadette d'ANGEVILLIERS, pseudonyme de Bernadette BERMER qui travaille à l'ORTF, puis à la télévision où elle était déléguée syndicale CSL (extrème droite).

Parmi les fondateurs, on retrouve Philippe MALAUD, ancien ministre du gouvernement Mesmer en 1973.
Proche des milieux gaullistes, elle est créée après la victoire des socialistes.
Radio Solidarité, dont la première émission remonte le 31 août 1981, se veut la radio libre de l'opposition.
Elle émettait d'abord sur 89.8 Mhz depuis des studios situés dans la Tour Reflet (Front de Seine) au 15/17 rue Robert de Flers dans le 15ème arrondissement de Paris.

Suite à un conflit d'occupation de fréquence avec Radio Nova Ivre, Radio Solidarité dût rejoindre la fréquence de 99.3 Mhz.

En 1983, l'installation sur le toit de la tour Reflet d'un émetteur d'une puissance (réelle) de 10 kW de marque AEG - Telefunken procura alors un excellent confort d'écoute sur toute l'Ile de France.
L'engagement politique de Radio Solidarité contre les gouvernements Mauroy et Fabius lui attira beaucoup d'ennuis. Le prétexte officiel, sous le couvert de la Haute Autorité (ancêtre du CSA) : puissance excessive, avec à la clef, menace de saisie du matériel et visite de la police. Les négociations furent serrées et malgré tout Radio Solidarité a pu continuer à émettre.

Les programmes étaient ceux d'une radio généraliste. Plusieurs émissions phares, le matin de 7h00 à 9h00, "Ouverture sur la Vie", la directrice Bernadette d'Angevilliers recevant un invité politique, économique ou littéraire, avec interventions non filtrées des auditeurs qui pouvaient directement poser des questions à l'invité. Elle y a donné la parole à tous les principaux leaders de l'opposition libérale de Valéry Giscard d'Estaing à Jacques Chirac en passant par les élus de la capitale. Elle réunit sur son antenne des intellectuels, Jean d'Ormesson, des économistes Libéraux, des historiens comme le professeur Chaunu, des réformistes et des conservateurs modérés, des gaullistes et des centristes.

Le soir, "Le Journal Attendu" de 19h00 à 20h00, un invité présente le journal et répond également aux questions des auditeurs. Jusqu'en juin 1984, on pouvait retrouver à l'antenne de Radio Solidarité notamment Serge de Beketch, rédacteur en chef du journal Minute, ainsi que Jean Ferré du Figaro Magazine. Ces deux journalistes ont été en désaccord sur la ligne politique de la station qui soutenait l'opposition parlementaire (UDF, RPR, PR) et ont préféré suivre le FN lors des élections européennes de 1984. Ils ont alors créé quelques années plus tard Radio Courtoisie.

Comme journalistes, on retrouvait également Didier Leroy, parti en juin 1985, Jean Noël Mirande, (journaliste en 2005 sur France 3 IDF). Beaucoup de bénévoles faisaient également tourner la station. D'autres émissions littéraires, de musique classique était également présente dans la grille des programmes. Lors des grands événements, comme les élections, la station mobilisait beaucoup de monde pour assurer des directs depuis les QG des partis politiques. On pourra noter la couverture de la grande manifestation pour la défense de l'enseignement libre en juin 1984, Radio Solidarité avait placé des équipes de reporters sur différents points du parcours, et a pu relater le déroulé de la manifestation tout au long de la journée.

D'autres animateurs comme Yannick Urrien, présentait les émissions tel le Hit Parade de 17h00 à 19h00, et d'autres émissions musicales. Il a pu recevoir tous les jeunes talents de l'époque, tel que Patrick Bruel, Jean Luc Lahaye, etc…

Émissions musicales attrayantes, puissance d'émission équivalente, NRJ qui se trouvait juste à coté sur 99.8 Mhz observait avec une certaine inquiétude les activités musicales de Radio Solidarité. Au point qu'en 1984, 48 heures après que l'équipe technique de Radio Solidarité eut installé et bien réglé un compresseur de modulation de marque Orban, NRJ remonta également de son coté son niveau sonore de 2 dB !

Pendant plusieurs mois, la station cédait 30 minutes d'antenne l'après midi à "La voix du Cèdre", la station des libanais à Paris (le Liban était en guerre civile à l'époque). La liaison entre le studio de la Voix du Cèdre et RS se faisant par ligne téléphonique classique !

Bernadette d'Angevilliers luttera à tous les instants pour la survie de sa station, on essayera de lui couper à plusieurs reprises son antenne, mais elle reste intransigeante face à la Haute Autorité de l'Audiovisuel puis envers la CNCL.

En 1990, le CSA lui retire définitivement son autorisation d'émettre, elle doit déposer son bilan, l'aventure de Radio Solidaité devenue Radio Solidarité Libérale est terminée. Son désir initial de constituer un véritable réseau de radiodiffusion national ne s'exaucera donc jamais. Trop indépendante des partis politiques de droite, pas assez commerciale, ni gestionnaire, ses ennemis seront trop heureux de la museler et son manque de diplomatie contribueront à son isolement total.



Merci à Christian et Jean-Marie



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